Actualités de janvier 2014 PDF Imprimer
Écrit par Marc-Mathieu Münch   
Mercredi, 08 Janvier 2014 22:08

Chers amis de l’effet de vie,

 

J’ai le plaisir, en ce début de janvier, de vous présenter les vœux de la recherche en théorie de l’effet de vie pour une bonne et heureuse année 2014.

 

J’ai aussi le plaisir d’annoncer la publication, aux Editions CNRS, du volume dirigé par Julie Brock, Les Tiges de mil et les pattes du héron. Lire et traduire les poésies orientales – II.

 

Ce livre de 460 pages résultant de six journées d’études organisées par le réseau Asie (FMSH/CNRS) invite le lecteur à entrer fraternellement non pas dans un long texte érudit mais dans le laboratoire vivant de quelque vingt-cinq maîtres-traducteurs aux prises avec les plus grandes difficultés de leur art-science, difficultés qu’ils explorent dans des discussions amicales, passionnées et passionnantes.

 

Comme la traduction est LE lieu qui nous met au plus près des problèmes de la création littéraire, le lecteur aura, de surcroît, l’impression d’être reçu par quelques-uns des plus grands poètes des littératures orientales au moment où ils inventent, hésitent cherchent et .… trouvent les mots et les formes de poèmes destinés à traverser les siècles. Comment manquer une telle occasion ?

 

Or pour construire ce livre, Julie Brock à conçu une dialectique à trois sommets : celui de la théorie qui s’efforce de modéliser le pourtour et la nature d’un ensemble de faits, celui du questionnement qui repère, nomme et définit les problèmes techniques et celui du texte, enfin, où grouillent et vivent les mots. Par un système ingénieux qui imbrique les trois points de vue et les met en perspective par une série – complexe, mais au fond nécessaire – de résumés, de synthèses et de croisements, elle arrive à éviter trois dangers bien connus : celui qui consiste à exposer une théorie dans le seul bain de sa propre logique, celui de présenter une thèse avec les seuls textes qui l’exemplifient, celui, enfin, de ne pas lever les yeux au-dessus du texte choisi.

 

Tant il est vrai que la moindre traduction devrait toujours se faire par rapport à la nature de la poésie, à l’ensemble des points de vue possibles tout autant que par rapport au détail du texte à traduire.

 

Je laisse à plus compétent que moi le soin d’un compte rendu exhaustif (me contacter ici-même), mais je tiens à dire que ce laboratoire de 460 pages  et de six journées de colloque est aussi un test pour la théorie de l’effet de vie. Elle ne s’en sort pas mal du tout, semble-t-il. Les traducteurs sont, en effet, majoritairement animés du désir de rendre le rayonnement, l’effet, la présence, la « chair », pour emprunter à Jean-René Ladmiral cette excellente expression, bref la vie des œuvres de poésie.

 

Les communications sont signées Aoki Takako, Corinne Atlan, France Battacharya, Julie Brock, Pierre Cadiot, Chantal Chen-Andro, Dang Tien, Alain Deshoulières, Muriel Détrie, France Dupuis, Jean Ehret, Vashundara Filliozat, Camille Fort, Charles-Henri de Fouchécour, Bona Kim, Komaki Satoshi, Jean-René Ladmiral, Florence Lautel-Ribstein, Gilbert Lazard, Claudine Le Blanc, Bénédicte Letellier, François Macé, Marc-Mathieu Münch, Daniel Negers, Alexis Nuselovici, Magdalena Novotna, Alain Porte et Catherine Servan-Schreiber.

 

Enfin, j’ai le plaisir et l’autorisation d’Yves Bonnefoy de citer en annexe sa lettre à Julie Brock (elle concerne aussi le tome I) :

 

Chère Julie Brock, comment vous remercier pour ces deux livres, d'évidence
>>> fondamentaux, que je reçois ce matin ? Ils vont enrichir ma réflexion, et je
>>> vois déjà par quels divers bouts je pourrais les prendre. Félicitations pour
>>> avoir mené à bien si vaste et belle entreprise.
>>> […]
>>> Yves Bonnefoy

 

Marc-Mathieu Münch